Le S/S City Of Batavia
Cargo LR / IMO: 1143224, lancé le 31 janvier 1907, par les chantiers Swan Hunter & Wiggham Richardson à Wallsend (yard 779) sous le nom de GANELON pour la Roland Linie AG (1), Brême, pavillon allemand.
Il mesure 129.7 x 16.2 mètre (437.3 x 53,1 x 29,1 pieds) pour une jauge brute de 5597 tonneaux et une jauge nette de 3457. Il est propulsé par une machine à triple expansion trois cylindres (28 1/4", 46" & 77"-54") , fabriquée par Wallsend Slipway Co., à Newcastle), de 556 NHP qui lui donne une vitesse de 11 noeuds.
Saisi par le gouvernement britannique en 1919, au titre des dommages de guerre et prend le nom de CITY OF BATAVIA, N° officiel 143224. Ill passe, en 1921, sous pavillon de la City of Oran SS Co Ltd, basé à Liverpool. Puis en 1923, il est acquit par Ellerman Lines (2) (J. R. Ellerman & Co.) et il est enregistré à Londres.
En 1938, il est racheté par P. Ravano et prend le nom de VOLUNTAS. En 1939, de nouveau victime de son pavillon, il est interné à Buenos-Aires et incorporé à la Flotte Marchande de l'Etat argentin (Flota Mercante del Estato) sous le nom de RIO TEUCO.
Le Rio Teuco
Après-guerre, il est restitué à l'Italie qui lui donne le nom de VOLONTAS. En 1949, il est acquis par la SOARMA (Socièta Armamento Marittimo) de Gênes qui le renomme VOLONTA. Puis il est finalement armé par la "Trasmarna" SpA de Gênes.
Il appareille de Bonn en Algerie pour se rendre à Gand en Belgique avec une cargaison de minerai de fer. Croyant doubler la pointe de Créac'h, il rentre dans une crique et se jette sur les roches, par une brume intense, dans la nuit du 12 avril à 2h du matin.
A 6 heures du matin, le remorqueur ABEILLE 26, quitte Brest pour aller lui porter secours. Il ne peut intervenir davantage.
L'équipage de 27 hommes est sain et sauf et le navire est complétement perdu. Il se brise en deux à 17 heures.
"Trompé par la brume épaisse, le cargo Italien Volonta s'est échoué dans la nuit du 11 au 12 mars sur les rochers de l'Ile d'Ouessant. peu après avoir doublé la pointe de Créach. Ce navire se rendait de Bône à Gand avec un chargement de 8.500 tonnes de minerai de fer. Le navire s'est cassé en deux quelques heures après et a sombré. L'équipage a pu gagner la côte avec les baleinières.
L'Abeille 26, venue sur les lieux du naufrage, n'a pu tenter im renflouement impossible... L'eau pénétrant dans les cales, les baleinières de sauvetage furent mises à la mer, par mesure de précaution. Ce n'est qu'au petit jour que les naufragés réalisèrent la situation, et , prirent place dans les embarcatlons pour venir demander du secours à l'île. A ce moment, le service de veille du Sémaphore de Moléne aperçut le Volonta, dans sa fâcheuse position, et alerta le Sémaphore du Stiff qui se mit en rapport avec l'Inscription Maritime de Brest, en même temps que les canots de sauvetage, Jean-Charcot de Moléne, et Ville-de-Paris. de Lampaul, se rendaient sur les lieux.
L'Abeille-26 arrivait peu de temps après et se mettait en rapport avec le Volonta, dont le capitaine et le radio étaient restés à bord. Mais il semblait impossible de renflouer le navire qui s'enfoncait. Dans la soirée, le navire se cassa en deux. Les naufragés, sous les auspices du maire M. Lucas, ainsi que du Syndic des gens de mer, Robert Guillaume, furent hébergés dans les hôtels de l'îIle, d'où le lendemain ils gagnèrent Brest par le courrier Enez-Eusaa.
Vu la perte du navire, une enquête s'imposait. La Commission d'enquête comprenait ; M. Montfort, administrateur en chef de l'Inscription Maritime, président, assisté du commandant Dupoux, inspecteur de la navigation, et M. Brenaut commandant du Thédore-Tissier, s'est réunie pour entendre le capitaine Venerando, ainsi que certaines membres de l'équipage. Il résulterait de cette enquête, que le capitaine n'aurait commis aucune faute professionnelle."
Récit dans le journal "Le Marin" des 15 et 22 avril 1955
Le CITY OF BATAVIA a u mouillage |
Le VOLONTA échoué à Ouessant |
Aujourd'hui, l'épave est couchée sur son flanc babord, assez éventrée en raison des courants et de la faible profondeur
1. La Roland Linie AG a été fondée à la fin de 1905. Société de transport maritime indépendante, elle a ouvert de nouvelles routes menant à la côte ouest de l'Amérique du Nord, puis à la côte est de l'Amérique du Sud et aux Caraïbes. Les premiers navires, le TURPIN (ex-Fribourg, 1899) et le LAMBERT (ex Marburg, 1900) ont été achetés à la Norddeutscher Lloyd . Un nouveau navire le HOLGER est mis en chantier chez Swan, Hunter & Wigham à Wallsend en 1906. Au début de la Première Guerre mondiale, la Roland Linie possédait quinze navires. Quatre navires ont été perdus pendant le conflit et après l'armistice, le reste de la flotte a dû être livré aux les Alliés au titre des dommages de guerre (c’est le cas de notre navire). En 1920, la Roland Linie est de retour sur les sept mers avec plusieurs navires et à la fin de l’année, elle crée de nouvelles lignes vers la côte ouest de l'Amérique du Sud. A la fin de 1922, la Roland Linie possède la majorité des actions de l'Argo Dampfschifffahrtsgesellschaft AG et fusionne l’Argo pour prendre le titre de Roland Linie AG au début de l'année 1923. La Norddeutscher Lloyd a repris le contrôle de la Roland Linie AG à la fin 1925 ainsi que sa flotte et son personnel.
2. Ellerman & Bucknall : Henry Bucknall & fils est fondé à Londres en 1742. Société marchandes et d’affrètement, elle devient propriétaire de navires en 1851. En 1891, ils forment la British & Colonial Steam Navigation Co. En 1893 Edward Lloyd of Bucknall Bros. avec l’Union Line constituent l’American & African Line qui transporte passagers et cargaison à New York, Cape Town et Calcutta. En 1895, la Bucentaur SS Co. est constituée pour le commerce maritime avec le Canada, les USA, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Confronté à des problèmes financiers, John Ellerman vend ses parts de la compagnie en 1908 et en 1914 la compagnie se renomme Ellerman & Bucknall Steamship Co.