Le parc naturel marin d’Iroise soutient l’association de la S.A.M.M. dans son projet de cartographie magnétométrique des abords de l’île de Sein.
Ce projet s’inscrit parfaitement dans le cadre du plan de gestion du parc et permet de développer le volet "patrimoine marin immergé" dans la zone d’emprise du parc. La zone dans laquelle travaillent les membres de la S.A.M.M est caractérisée par des conditions océano-météorologiques contraignantes (d’importants courants marins, et une zone exposée aux vents d’Ouest et à la houle du large). Afin de réaliser ces opérations dans des conditions de sécurité optimales, il est nécessaire de bénéficier d’un temps de projet suffisamment long pour permettre des reports d’interventions.
L’ambition du projet conduit à penser qu’un délai proposé de cinq ans renouvelables paraît tout à fait adapté. Par ailleurs, l’étendue de la zone de prospection (chaussée de Sein, zone des Chats et de Tévennec) offre davantage d’alternatives de replis en cas d’aléas climatiques.
La chaussée de Sein s’étend depuis la pointe du raz jusqu'aux dernières roches occidentales sur plus de 25 kilomètres. Incontournable point de passage du commerce maritime européen, l’île de Sein constitue un point des côtes françaises où les naufrages sont les plus fréquents. Les abords de l’île de Sein et le passage du Raz furent et sont toujours des lieux de péril pour les navigateurs.
Du fait de l’intensité du trafic, il s’agit d’un des points les plus critiques du littoral, auquel l’absence de signalisation maritime jusqu'àu début du XX eme siècle ajoute encore un risque. Les navires venant des colonies des Amériques se trouvent en grande difficulté tant par l'incertitude de leur position, que par la fatigue des équipages et du matériel auxquels s'ajoute la dangerosité des lieux alliant recifs, courants, fréquentes périodes de brouillard et tempêtes. Ceci explique le nombre important d'épaves relevé dans les archives (plus de 250). S'y ajoutent les épaves antérieures aux 17eme siècle et qui sont peu documentées.
Cartographie magnétométrique de la Chaussée de Sein |
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Sein 2019 |
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Resultats 2020 |
Diaporama |
Resultats 2021 |
Découverte du Frascati |
La Piste de la Catharina |
Littoral se consacre à la SAMM et au SHOM |
Le déroulement de l'opération a été essentielement marqué par la nécessité de flexibilité et d'une adaptation permanente. Dans l'organisation tout d'abord puisque le directeur scientifique, qui en avait assuré toute la préparation, Gaetan Fouquet, a du etre remplacé au pied levé, pour un grave problème d'épaule.
C'est donc Jean-Michel Keroullé qui en a assuré l'interim. Madame Olivia Hulot, conservatrice responsable des littoraux de Bretagne et Loire atlantique (DRASSM, Ministère de la Culture), nous a grandement aidé dans les démarches administratives faites dans l'urgence.
Météorologique ensuite, avec les modificatons rapides du vent dont la Bretagne a le secret. Cette recherche se déroulant dans des petits fonds de 2 à 25 m, un vent supérieur à 15 kts lève rapidement une mer incompatible avec notre matériel. Nous avons rapidement compris qu'une solution de repli était nécessaire dans 40% des cas. Nous avons pu, ainsi, sortir faire des mesures magnétomètriques tous les jours mais pas toujours dans le secteur que nous avions envisagé.
Deux semi-rigides étaient affectés à la magnétométrie et servis par deux opérateurs et un pilote chacun :
- Celui qui tractait le radeau était équipé de la table traçante et la transmission en WIFI de la position exacte du poisson. Sa zone de recherche s'étendant de 2 à 15 m de profondeur.
- Le second prospectait de 15 à 25 m de profondeur par bandes de 50 m de large et les inversions trouvées étant relevées manuellement et corrigées de la longueur du cable. Les anomalies relevées étaient signalées à l'équipe de plongée par téléphone mobile. La durée des sorties dépassant souvent 5 heures nous avons heureusement toujours profité d'un temps clément.
Des contraintes suplémentaires pour la plongée proviennent essentiellement des courants, particulièrement dans les passes où les étales se limitent à 30 minutes même en mortes eaux. La dérive des plongeurs étant donc fréquente, nous affections un second bateau de sécurité pour les deux palanquées de 2 plongeurs embarqués sur une vedette.
La S.A.M.M. dispose d'une installation de gonflage directement sur le terre plein du port de l'île, comprenant deux compresseurs à purges automatiques de 12 m3 /h chacun et de deux bouteilles tampons, d'une dizaine d'équipements individuels et de quatre loco-plongeurs.
La dernière contrainte de l'île de Sein provient de la logistique. Une telle opération a mobilisé 14 personnes au mois de juillet. Pour l'avenir, nous envisageons de reduire le nombre à 9 et d'allonger la durée afin de travailler par roulement de 8 jours. La magnétométrie devenant fastidieuse après plusieurs jours, il nous semble judicieux de faire tourner les participants comme le permet notre effectif.
Directeurs scientifiques : Gaétan Fouquet, Jean-Michel Keroullé
Responsable de la géologie : Yves Fouquet
Chef des Opérations Hyparbares : William Le Grand
Responsable de la magnétométrie : Thierry Normant
Responsable Archives : Claude Rabault
Plongées : William Le Grand ( classe 1), Julien Dubreuil (classe 2) Jean-Maurice Authié (classe 3), Géraldine Gaillère (classe 1), Philippe Bodénes (classe 1), Fabrice Joncour (classe 2), Stephane Sovillier (classe 2), Jjean-Michel Keroullé (classe 2), Philippe Corre.
Logistique : Samuel Martin et Anne Meunier.