Torpilleur Tonkinois
Le PORTHOS était un sloop casseyeur construit à Belle-Ile en 1929 pour 41.000 francs et propriété à la part de ses quatres marins : Garin, le patron, Mattel, Matelot et Colombel, tous de Belle-Ile.
Le patron Garin |
Equipage au travail sur le Porthos |
Il était motorisé avec un moteur à essence de marque Castelnon de 14 chevaux. Il était en parfait état de navigation puisqu'il avait été visité le 15 mars.
Le 22 juillet, il quitte Le Palais pour partir en pêche, monté de cinq hommes. Tandis que trois d'entre-eux restent en pêche avec les deux annexes, le patron Garin et Louis Colombel, mettent le cap sur Lorient pour aller chercher de la boette pour leurs casiers.
Il est 1 h 45 et il fait nuit. Le PORTHOS, porté par un courant de flot de 3 noeuds au Nord, marche à environ cinq noeuds. Il suit les feux d'alignement d'entrée de la rade. Il est par le travers des "Trois Pierres", lorsque Colombel aperçoit les feux d'un navire qui arrivent sur eux. Il porte alors son fanal blanc sur sa poupe, mais c'est déjà trop tard, le torpilleur TONKINOIS l'aborde sur le tribord de son tableau arrière à 100 ou 150 mètres de la balise la Jument.
Les deux hommes se retrouvent à l'eau à toucher la Jument. Le patron Garin essaye de l'atteindre à la nage, il disparait dans le courant. Colombel se laisse dériver par le courant et ses cris sont entendus par le patron Quéré du JANE qui le recueille.
Le TONKINOIS a mis sa chaloupe à l'eau pour retrouver le patron du PORTHOS. Les recherches restent vaines.
Le JANE dépose Colombel sur le TONKINOIS, où il sera soigné.
Bateaux de pêche dans le port du Palais
Seules quelques épaves sont sauvés : béquille, voile, deux avirons... Le PORTHOS coule immédiatement et est entrainé avec le courant dans la rade de Port-Louis. Il n'est pas retrouvé.
"Mon père avait six ans quand le naufrage a eu lieu, mais il nous en a parlé toute sa vie. Il faut dire que cet accident a fait cinq orphelins rien que dans notre famille."
Chose incroyable, son petit-fils a été recruté par hasard pour jouer la scène de l’annonce d’un naufrage alors qu’il était à l’école (film Entre terre et mer d’Hervé Baslé). En voyant le film en 1997, mon père a dit que pour lui ça s’était passé à l’identique."
Et pour couronner le tout, mon autre grand-père a sauvé deux personnes de la noyade à Quiberon dans ces années là. Il a d’ailleurs été décoré par la Fondation américaine Carnegie. Et aussi : l’un des orphelins Garin a été sémaphoriste à Port-Louis, à quelques brassés des lieux de l’accident."
A.D. 56 (N° 38, enquêtes sur les naufrages et accidents de mer)
On peut donc penser que sa position actuelle peut correspondre à l'une des épaves répertoriées par le SHOM soit les N° 14573075, 14573076, 14573071, 14573288, 14573323, 14573070, 14573322.
1. Douze torpilleurs, répliques des torpilleurs du type Kaba, furent commandés le 12 novembre 1916 au Japon. Ils reçurent les noms suivants : ALGERIEN, ANNAMITE, ARABE, BAMBARA, HOVA, KABYLE, MAROCAIN, SAKALAVE, SENEGALAIS, SOMALI, TONKINOIS, TOUAREG. Le TONKINOIS fut contruit par Mitsubishi à Nagasaki.