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Date de mise à jour : 30/10/2017 (60 nouvelles épaves, 41 mises à jour)

HMS MARLBOROUGH
Vaisseau anglais de 74 canons
(1767 - 1800)

Royal Navy

Les Birvideaux
Erreur de navigation, le 5 novembre 1800

Nicholas Pocock
The 'Brunswick' and the 'Vengeur du Peuple' at the Battle of the First of June, 1794.
Nicholas Pocock
(National Maritime Museum, Greenwich, London, Caird Collection)

Caractéristiques

HMS MARLBOROUGH, équipage 590 hommes; 74 canons contruit par Adam Hayes à Deptford Dockyard et lancé le 26 août 1767 pour la Royal Navy.

Il mesure 168,8 x 46,11 x 19,9 pieds pour un déplacement de 1642 tonnes.

Armement : Lower Gun Deck 28 x British 32-Pounder -Upper Gun Deck 28 x British 18-Pounder - Quarterdeck 14 x British 9-Pounder - Forecastle 4 x British 9-Pounder.

vaisseau de 74
Plan d'un vaisseau de 74 canons

Le HMS MARLBOROUGH, sous le commandement du capitaine George BERKELEY, a participé à la bataille du 13 prairial an II. En avril 1797, les équipages des bateaux de Spithead, y compris ceux du MARLBOROUGH, se sont révoltés, et par la suite leurs griefs, tout à fait légitimes, ont été satisfaits par les commissaires de marine et une amnistie proclamée le 22 avril.

En 1797, le MARLBOROUGH a croisé sous le commandement du Cpt J. Eaton, jusqu'en août 1799, où à Lisbonne, le navire fut confié à Thomas Sotheby. Il est revenu à Plymouth, le 4 janvier 1800 pour se joindre à l'escadron de Sir A. Gardner après avoir lutté dans le haut de la Manche pendant dix jours contre les vents violents de l'est. Il est entré en cale pour des réparations, le 10 février.

Il est parti rejoindre la flotte de la Manche, le 20 avril en compagnie du HMS MAGNIFICENT. Le mardi 10 juin, le MARLBOROUGH et le CENTAUR ont croisé de chaque coté de Black Rock. Le MARLBOROUGH a cassé son mât de misaine et le CENTAURE a perdu son beaupré. Ils sont retournés à Plymouth pour réparations.

Le naufrage

Le HMS Marlborough rejoint, le 13 juillet 1800, son escadre au large de Brest. A la fin du mois de septembre, il navigue au large de Belle-Ile avec le HMS Montagu, où il capture un brick français qui se réfugiait à Le Palais.

Le 4 novembre 1800, alors qu'il patrouille dans l'ouest de Quiberon, le Marlborough talonne, dans la brume, une roche sur le plateau des Birvideaux, et reste échoué pendant plusieurs heures. Profitant de la marée, et après s'être délesté du poids d'une grosse partie de son artillerie, il parvient à se remettre à flot. La coque a souffert, le safran est arraché et une importante voie d'eau est apparue.

La situation est critique, d'autant que le vent fraîchit. Les mâts sont coupés et d'autres canons sont largués pour retarder un naufrage qui semble devenir inéluctable. Il se résigne à ancrer pour évacuer son équipage. Une demande d'assitance est envoyée au HMS Captain (commodore Sir R. J. Strachan) qui croisait à proximité. Les deux navires à couple, les officiers et les malades quittent le bord. Puis c'est au tour du reste de l'équipage d'être secouru par les quatre ou cinq autres bâtiments de l'escadre.

"Il ramena le lieutenant Williams et vingt hommes du Marlborough, navire de sa majesté aujourd'hui détruit, comptant 74 canons, sous les ordres du Capitaine Sotheby, navire échoué sur un haut-fond près de l'île de Groix, lors d'une violente tempête, la nuit du 4 du mois courant. Les hommes se trouvèrent dans une situation terrible plusieurs heures durant, au coeur d'un ouragan extraordinaire, la mer faisant des bonds enveloppant le navire. Mais jetant les canons par-dessus bord et dégageant l'épave, ils l'allégèrent un peu, néanmoins le navire restait toujours coincé dans une espèce de crique sur des rochers acérés. Au matin, le vent ayant faibli, les bateaux (canots ?) du HMS Captain passèrent les vagues avec beaucoup de persévérance et de panache, et, j'ai le bonheur de le dire, parvinrent à ramener sains et saufs tous les officiers et les membres d'équipage. Le lieutenant W. et les vingt hommes furent conduits à bord du Dane, et ils subirent des privations extrêmes pendant les onze jours qui précédèrent leur arrivée ici. Le Marlborough se disloqua peu après qu'ils l'aient quitté. A l'arrivée de l'Amity, Monsieur P. Symons, négociant et courtier, accueillit l'amiral Sir T. Pasley, qui ordonna au capitaine Wickey d'envoyer deux canonnières pour adoucir la situation désagréable dans laquelle ils se trouvaient, ayant passé douze jours sur le pont du Dane, avec un temps affreux et dans l'impossibilité de changer leurs vêtements. Des vivres frais leur furent également envoyés et ils sont actuellement en quarantaine jusqu'à ce qu'ils reçoivent leur libre pratique."
The Naval Chronicle, Volume 6, 1801), Traduction M. Montoir)

Les conditions météorologiques se dégradent encore, et le bâtiment chasse sur ses ancres et se met à dériver au gré des courants et du vent, toute la journée du 5 novembre. Le vaisseau arasé, à l'état de ponton, s’approche inexorablement de la Côte Sauvage. Vers 21 heures, il se fracasse sur la falaise. Les lames le mettent rapidement en pièces et dispersent tout au long de la presqu’île les éléments de ce qui fut une formidable machine de guerre de sa Très Gracieuse Majesté Britannique.

Une cour martiale tenue à Portsmouth, le 2 janvier 1801, décidera que, ni le capitaine Sotheby, commandant du Marlborough, ni ses officiers et équipage ne pouvaient être blâmés de cette perte, car le plateau des Birvideaux n'était pas encore signalé.


The Naval Chronicle, Volume 6 (1801)

Le beau temps revenu, les habitants des environs, de Quiberon à Erdeven, se livrèrent alors au pillage méthodique de ce qui restait du Marlborough. Les archives évoquent la présence de plus de deux mille personnes qui participèrent avec joie à cette curée. De nos jours, il est encore possible de voir des charpentes de maison construites avec les membrures du Marlborough récupérées à la côte.

Sondage archéologique sous-marin, directeur de sondage : Elie Coantic :

Avec patience, Elie Coantic a reconstitué toute l'histoire du naufrage.
Dans les années 1970, il a découvert les restes du Marlborough, remontant les principaux artéfacts conservés : pierrier en bronze, fusils, pistolets, sabres... aujourd'hui exposés au musée de Quiberon.

Pierrer et fémelot

Pistolets

Petit pierrier en bronze et aiguillot de gouvernail
(Photo Claude Rabault)

Pistolets d'officier
(Photo Elie Coantic.)

Une autre campagne de prospection est souhaitée par la DRASSM.

Fusil
Petit pierrier en bronze et aiguillot de gouvernail
(Photo Claude Rabault)

Sources

S.H.M. Lorient ; The National Archives U.K (Registers of Officers' Services (1756-1966) ADM 196 et ADM 36/11756) et "Will of Joseph Bernier, Pilot belonging to HMS Marlborough, but now on Shore of Plymouth Dock , Devon" (ref PROB 11/1331) ; The Naval Chronicle, Volume 5 (1801) ; The Naval Chronicle, Volume 6 (1801) ;