Paquebot Marie-Henriette
Paquebot à aubes lancé en août 1893, par les chantiers Cockerill, à Hoboken (yard 321) sous le nom de MARIE HENRIETTE [1] pour le Gouvernement belge .
Il jauge 1451 tonneaux et mesure 103,63 x 11,6 mètres. Il est propulsé par deux machines à balanciers (paddle, compound diagonal) fabriquées par les ateliers de Seraing appartenant à John Cockerill qui lui donne l'impressionante vitesse de 22 noeuds. [2]
Il est destiné à la ligne régulière Ostende - Douvres [3] jusqu'au début de la première guerre mondiale.
Il est réquisitionné et convertit en navire hôpital. Le navire transporte les blessés du front vers les ports français de l'arrière. I remplit ses cales de munitions lors du voyage retour.
Le P/S Marie-Henriette |
Société des ingénieurs civils, Vol. 62, 1894, 2e semestre |
Il quitte Calais sous les ordres du capitaine Rombaut, avec les premiers blessés de la retraite , 480 soldats belges et une centaine de blessés français, fusiliers-marins, goumiers, etc. Trois médecins belges (les docteurs Van campenhout, Lenaers et Boiremans) se sont embarqués avec eux après avoir recueillis, près des pharmaciens de Calais, des objets de pansements qui commençaient à devenir introuvables dans la ville.
Le bateau-hôpital improvisé quitte le port à 4 heures par un temps magnifique et prend la route de Cherbourg.
"Dans la nuit du 23 au 24 octobre, le Marie-Henriette navigue au large de Barfleur. Il arrive au terme de son voyage quand il croise au large du phare de Gatteville. En raison de la guerre, celui-ci est éteint depuis le début du conflit. Dans l'obscurité, le Marie-Henriette se rapproche dangereusement du banc Saint Pierre et du récifs des Equets.
Il finit par s'échouer sur les rochers ouvrant une brèche dans sa coque. De nombreux pêcheurs se trouvant dans les parages viennent au secours du navire échoué. Par radio, le canot de la station de sauvetage de Barfleur (4) est alerté et se rend sur les lieux. Commence alors une noria incessante entre le navire échoué et les grosses unités (remorqueurs et torpilleurs venus de Cherbourg) appelés au secours. Cette noria est effectuée par les barques de pêcheurs.
Il faudra 4 heures pour évacuer l'ensemble des blessés et de l'équipage. Le Marie-Henriette restera échoué sur le récif avant d'être disloqué quelques jours plus tard par le gros temps. Ce naufrage n'aura fait aucune victime grâce à la solidarité des marins."
Source Wikimanche.
Source : La Liberté (Vendredi 7/02/1902)
1. Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, née à Pest, le 23 août 1836, et morte à Spa, Belgique le 19 septembre 1902) est la deuxième reine des Belges. Elle était la fille de l'archiduc-comte palatin de Hongrie Joseph de Habsbourg-Lorraine (1776-1847) et de l'archiduchesse née Dorothée de Wurtemberg.
2. " Pour les faibles tirants d'eau nécessités par l'accès de leurs ports d'at tache, les services postaux entre l'Angleterre et le Continent n'ont pas abandonné le propulseur à aubes qui avait précédé l'hélice dans la navi-gation transocéanique. Ainsi la Marie-Henriette, de la ligne d'Ostende à Douvres, n'a que 2"\70 de tirant d'eau pour une largeur de 11",60 en chiffres ronds; le rapport de ces dimensions atteint 4™,45; la veine atta quée par les deux roues a une section de 12 mètres carrés. Pour obtenir le même résultat avec le propulseur ordinaire, il eut été nécessaire d'employer quatre hélices de 2 mètres de diamètre, ce qui eût été peu pratique."
3. Belgian State Railway & Mail Packet Service : Entre 1846 et 1997 plus de 60 bateaux furent affectées à la ligne Ostende –Douvres, dont environ 50 furent construits par des chantiers navals belges (Cockerill, Boel ou Beliard-Crighton). Les premiers construits ne mesuraient que 50 mètres de long. Le Prins Filip avec ses 163 mètres ne fut pas seulement le plus grand, mais aussi le dernier
4. Ce sera la première sortie du canot Veuve Armand Fourquenot