SS Endymion
Cargo à passagers, lancé le 8 décembre 1880 par les chantiers Palmers Shipbuilding Co. (Yard 427), sous le nom de ENDYMION, numéro officiel officiel 82843. pour Hall Brothers, Londres.
Il mesure 291.3 x 37.3 x 24.5 pieds pour un tonnage de 2416 brt, 1447 net. Il est propulsé par un moteur deux cylindres (36" & 68"- 45") fabriqué par le constructeur, d'une puissance de 242 NHP.
Vendu en France, à l'armement E. Hulin de Rouen, en 1896, il prend le nom de VILLEQUIER. Il passe en 1906 sous le pavillon de J. P. Dallest, à Marseille puis en 1909 à l'armement Prosper Durand, Marseillle & Alger.
En 1911, il est cédé à l'armement bordelais la Société Les Affreteurs Reunis (1), où il prend le nom de JEANNE CONSEIL.
Le 28 novembre 1917, il est torpillé et coulé par le sous-marin UB 59 (Erwin Waßner) (2) à 28 milles dans SW de la Pointe de Poulains, alors qu'il effectue un voyage de Alger à Rouen sous les ordres du capitaine Charles Saunier.
Sur les 31 hommes d'équipage, il y aura 15 victimes.
JEANNE CONSEIL avait quitté Oran le 19 Novembre 1917 à 14h00 pour Rouen avec 2995 fûts de vin et d’alcool, chaque fût de …illisible…750 bordelaises. Il avait reçu les instructions anglaises à Gibraltar, qui étaient de suivre les côtes d’Espagne et du Portugal et de prendre le convoi à St Jean de Luz.
La veille était assurée par un canonnier à l’avant, un canonnier à l’arrière, le capitaine, le maître et deux matelots à la passerelle. Le navire se trouve par 47°20 N et 03°55 W et fait route au Nord à 5 nœuds lorsqu’il est frappé par une torpille à 17h50 le 28 Novembre 1917. A 17h46, le canonnier de veille avait aperçu le sillage d’une torpille passant sur l’arrière.
Aussitôt le capitaine fait toutes les manœuvres que recommandent les instructions, met la barre à droite toute, ordonne la vitesse maximum, donne l’ordre de capeler les brassières de sauvetage et appelle aux postes de combat.
Malheureusement, une seconde torpille frappe le navire à 17h50 juste au milieu. Il est littéralement coupé en deux, s’engloutit immédiatement et disparaît en une minute. L’évacuation urgente s’imposait, mais les hommes se sont presque tous retrouvés à l’eau, exception faite du QM TSF, du maître et d’un canonnier qui ont été entraînés par le navire. Ils ont rejoint les deux embarcations qui avaient pu être jetées à la mer, une baleinière dont l’étrave était abimée et qui faisait de l’eau, et un youyou qui s’était rempli.
Toutes les personnes décédées sont mortes d’asphyxie par immersion dans l’eau. Le sous-marin est aperçu à 50 m de l’endroit où a coulé le vapeur, 3 minutes après sa disparition. Il est revenu en surface où il est resté près d’une heure.
Les 21 rescapés ont été aperçus par le dirigeable CAPITAINE CAUSSIN, et recueillis peu après par le chalutier GRONDIN qui les a ramenés à Lorient.
Toutes les instructions, notamment le code secret n° 2, le livret du radiotélégraphiste, les instructions de Gibraltar et les instructions générales aux capitaines des navires de commerce étaient dans un petit sac plombé à la passerelle. Il a coulé avec le navire. Le capitaine a accompli son devoir et on ne peut rien lui reprocher.
Signé l’officier enquêteur, le Capitaine de Corvette BODET.
BARANX Eugène, mécanicien - COÏC Vincent, matelot de 3e classe - COCHUAN Gildas, lieutenant - JADE Jean-Guillaume, matelot canonnier - MARC Georges, matelot - SEVELLEC François, quartier-maître canonnier - VIDAL Bertrand, quartier-maître électricien - MALGORN Paul, chauffeur - LECRIVAIN Léon Jean-Baptiste, officier mécanicien - PAREY Charles Hubert, officier mécanicien - COURTES Henri - DUMONT Louis Georges - JOUANJEAN Jean Henri - MALGORN Paul - THOMAS Pierre Marie.
Zone : 470330 - N° SHOM 14573141
Latitude : 47° 26',9409 N - longitude : 003° 58',0825 W
1. Société Les Affreteurs Reunis : La compagnie a été fondée en 1902 et enregistrée avec un attendu pour une durée de 25 ans. Capital : 14.800.000 fr., divisé en 148.000 actions de 100 fr. Le 8 février 1919, l'Assemblée Générale a prolongé la durée de compagnie à 33 ans. Mais le 12 août 1922, l'Assemblée Générale a prononcé la liquidation volontaire de la compagnie et le 22 septembre 1922, la Cour de justice de Commerce de la Seine a déclaré la faillitte de compagnie; "Cette Société vient de déposer son bilan. Elle se trouvait depuis longtemps dans une situation difficile, tant en raison de la crise des frets qu’en raison des engagements avec une filiale : la Société des Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest, cette dernière affaire possède sur les Affréteurs une créance de 12 millions. Le non paiement de cette somme a obligé la Société des Ateliers du Sud-Ouest à laisser en suspens le coupon de juillet de ses obligations 7 % et le coupon d’août de ses Bons 6 %. D’autre part, le coupon à l’échéance du 15 septembre des Bons 6 % Affréteurs Réunis n'a pu être payé. La défaillance des Affréteurs réunis risque d’avoir de graves conséquences pour la Société des Ateliers et Chantiers du Sud-Ouest. " ...
La Compagnie des Chargeurs Français. — Affréteurs Français est une création de la Compagnie des Chargeurs Français (Plisson et Cie). Celle-ci avait signé, le 10 août 1923, avec M. Hamot, syndic de la faillite des Affréteurs Réunis, un acte protocolaire lui conférant, à de certaines conditions, la propriété du matériel naval et d’acconage de ces derniers. Parmi ces conditions figurait la fondation, dans un délai fixé, d’une Société anonyme au capital de 15 millions de francs, qui se substituerait aux droits de la Compagnie des Chargeurs Français, résultant de ce protocole. C’est pourquoi le 6 décembre dernier, les Chargeurs Français fondaient, dans les délais impartis, la Compagnie des Affréteurs Français, au capital de 15 millions, entièrement versés.
2. UB 59, sous-marin type UB III, construit par A.G. Weser, Bremen (Werk 271). Lancé le 7 juillet 1917. En service dans la Flandern I Flotilla. Six navires coulés pour un total de7.336 tonnes. Sabordé, le 15 octobre 1918, à Zeebrugge (51°19 N - 003°12 E) pendant l'évacuation de la Belgique.
Erwin Waßner, né le 1 mars 1187, mort le 24 août 1937