HMS Hussar
HMS HUSSAR, frégate de 38 canons de classe Amazon, est construite à Woowich par John Tovery, et lancée le 1 octobre 1799.
Elle mesure hors tout 150' 3" (Imperial Feet) pour une longueur de quille de 125' 8", 39' 6" de maître baud et une profondeur de 13' 9". Son armement est composé de 28 canons de 18 pounder sur le pont supérieur, 12 carronades de 32 et de 2 canons de 9 sur le pont inférieur ainsi que de 2 carronades de 32 et de 2 canons de 9 sur l'arrière.
Elle est mise en service sous le commandement du capitaine Lord Garlies. Elle est navigue à Madère, et revient à Portsmouth le 9 juillet 1800. Elle repart en Irlande le 14 juillet pour revenir le 31 octobre avec un convoi de navires de la West India. Mise dans le dock, pour une réparation approfondie, elle est repart le 28 novembre. Le 8 janvier 1801 elle escorte de Portsmouth à Calcutta un convoi d'East Indiamen : HENRY ADDINGTON, CARNATIC, NOTTINGHAM et OCÉAN. Le 12 mai. 1801, c'est le capitaine John Acworth Ommanney qui en prend le commandement.
Le 22 mai, le HUSSARD en compagnie de l’EURYDICE dégagent le MADRAS (vaisseau de 54), qui s’était échoué sur Bembridge, à l'entrée de Portsmouth. En juin 1802, elle est mise sous le commandement du capitaine Philip Wilkinson. Le 16 octobre 1802, le drapeau jaune, marque d'une sentence d'exécution est hissé sur le HUSSARD. Devant tous les bateaux de la flotte complétée et armée, le mutiné, Henry Kennedy, est exécuté au bras de yard antérieur tribord. Il s'agit d'un jeune Irlandais de 24 ans accusé de vol aggravé dans la Prison. Le 8 novembre, le HMS HUSSARD reçoit l'ordre d'embarquer trois agents, six subalternes, douze sergents et 300 militaires pour assurer la garde du Chantier naval de Chatham. Les troupes montent à bord le 10 novembre.
Le 23 juin 1803, de retour en croisière, le HUSSARD capture un grand Brick français, "Le Général Bessieres", venant de San Domingue. La prise arrive à Plymouth le 5 juillet. Puis le 28 juillet, la frégate entreprend une longue croisière à l'ouest. Elle en revient, le 18 octobre, pour repartir de nouveau, le 5 novembre, sur sa dernière croisière.
A Frigate Coming to Anchor in the Mersey Robert Salmon, 1802
National Maritime Museum, Greenwich, London
Lundi 6 février 1804, la frégate HMS HUSSAR navigue de la baie d'Ayres en Espagne pour l'Angleterre, porteuse des dépêches de l'expédition de Sir Edward Pellew. Dans la soirée de mercredi 8, elle coure environ 7 noeuds par temps sombre et brumeux sous vent NE par E.
Soudain à environ 22h 45, elle talonne sur la partie la plus au sud de l'île de Sein. Elle roule au-dessus des roches, emportant le gouvernail et endommageant ses fonds. Elle commence à faire eau. Quand enfin elle atteint des fonds plus importants, les ancres sont mouillées et les mâts réduits. La majorité des hommes travaille aux pompes pendant que la marée descend.
Au jour, M. Weymouth à l'aide d'un canot explore le dédale des roches pour chercher une sortie possible, sans succès. Alors, une division de marins et de soldats de marine est envoyée pour prendre possession de l’île et y trouver un asile. L'expédition progresse sans opposition, car il n'y a que quelques pêcheurs et leurs familles qui ne peuvent résister.
Dans l'après-midi tout le monde est débarqué avec toutes les provisions qu'ils peuvent récupérer, deux ou trois porcs et biscuits. Le capitaine Philip Wilkinson arrive dans le dernier bateau et commande aux lieutenant Pridham et messieurs Carey, Simpson, Thomas et O'Brien, de retourner à bord pour détruire tout ce qu'ils peuvent. Ils constatent que l'eau a atteint le pont et, trois heures plus tard, quand ils quittent l'épave ils sont sûrs qu'elle s'effondrera pendant la nuit.
Le matin suivant elle apparait toujours. Le lieutenant Pridham et le maître principal M. Mahoney, sont envoyés pour la brûler. L'après-midi du 10, le capitaine Philip Wilkinson décide d'essayer d'atteindre l'Angleterre ou la flotte britannique au large de Brest. L'équipage est embarqué dans le canot du HUSSAR et 13 bateaux de pêche français saisis aux îliens.
Mais cette traversée va leur être fatale. Les bateaux trouvent une mer si dure que bientôt ils sont en détresse. Douze des bateaux atteignent le port de Brest pendant la nuit. Leurs équipages sont faits prisonniers. Le treizième, commandé par M. Gordon, midshipman, a atteint Le Conquet, environ 12 milles à l'ouest. Le charpentier du bord, M. Thomas s'est noyé en essayant de débarquer à Berthaume.
Pour l 'île occupée le temps d'un naufrage, l'État a fait livrer des vivres et de l'eau en remerciement des services rendus.
Les prisonniers ont été d'abord conduits à l'hôpital de Brest, puis rassemblés pour leur transfert dans les camps de prisonniers. Les Français ont refusé de reconnaître le grade d'officier aux maîtres d'équipage et les ont mis, comme le chef artilleur, avec les marins, en dépit des protestations du lieutenant de vaisseau Pridham. Ils ont été envoyés à Charlemont où plusieurs membres de l'équipage sont morts de fièvre attrapée dans les prisons le long de la route (comme Andrews Joseph, marin de Penryn et Pengelly Henry, marin de Cornwall).
Les lieutenants et les aspirants ont été eux internés à Verdun. Après l'intervention du captitaine Jahleel Brenton, les deux maîtres, O'Brien et Mahoney, ont été déplacés à Verdun, le 23 juillet.
O'Brien a fait trois tentatives d'évasion. La première fois, il a été recapturé sur la côte près d'Etaples et la deuxième fois il a réussi à entrer en Bavière, mais a été arrêté et rendu aux Français. La troisième tentative, avec Mrs Hewson et Butterfield, aspirants et le docteur Barklimore a reussi. Ils ont traversé la Bavière, puis l'Autriche où ils ont reçu des passeports pour Trieste, qui était occupée par un escadron britannique. A Trieste, ils ont été pris à bord de l'AMPHION. Ils ont du combattre avec un vaisseau et un trabaccolo portant les couleurs Vénitiennes. Plusieurs marins ont été tués ou blessés, dont O'Brien qui a reçu un coup de mousqueton au bras droit.
Donat O'Brien a été promu capitaine, puis par la suite au grade de Contre-amiral.
Frégate de 38 canons
Vous pouvez lire : "Histoire du capitaine O'Brien, contenant le récit de ses naufrages, de sa captivité et de sa fuite de France, après avoir souffert une longue suite d'infortunes pendant l'espace de cinq années. Traduit de l'anglais par M. A. R., Paris, Delaunay, Mongie, 1828, - in-8, X-338 pp., 2 pl."