Naval engagement of 7 July 1777 between the American frigates HANCOCK and BOSTON et HMS FOX |
Frégate anglaise de 6 ème rang. Ordonnée le 25 décembre 1770. Construite par Thomas Raymond, Northam (Southampton). Mise sur cale en mai 1771 et lancée le 2 septembre 1773. Armé le 12 février 1776 au Royal Dockyard de Portsmouth. Armement 28 canons. Entre en service sous le commandement de sir Patrick FOTHERINGHAM, Newfoundland.
Le 7 juin 1777, elle est poursuivie par les frégates américaines HANCOCK (32 canons), capitaine John MANLEY et BOSTON (30 canons) capitaine Hector McNEIL, qui croisaient près des Bancs de Terre-neuve, avec huit vaisseaux. La première partie du combat avec la frégate HANCOCK dure une demi-heure avant que la frégate BOSTON (2) se poste sur son quart tribord. Les deux frégates américaines sont hors de portée de la plupart des canons du FOX et son gréement est bientôt réduit en loques et ses mâts grièvement atteints. Bien que sa coque soit toujours en état, elle est forcée à amener ses couleurs.
Le 6 juillet, alors que les deux frégates américaines reviennent à Boston avec leur prise, elles sont prises en chasse par l'HMS RAIMBOW, frégate britannique (44) capitaine sir George COLLIER. Sir George COLLIER les perd dans la nuit mais le matin suivant elles sont toujours en vue et une autre voile le HMS FLORE frégate britannique (32 canons), capitaine John BRISBANE, participe à la chasse.
Le HMS FLORE recapture la FOX sans beaucoup de résistance. En 1778, c'est le capitaine Thomas WINDSOR, qui prend le commandement de la FOX. Elle participe avec la flotte d'Augustus KEPPEL dans la bataille d'Ouessant, le 27 juillet 1778.
Le 10 septembre 1778 (3), la HMS FOX, au large de Brest, donne la chasse à un navire et à un sloop. Elle ne remarque qu'il est, à son tour, poursuivi par une frégate. Il s'agit de la JUNON, (32 canons), capitaine Vicomte de BEAUMONT (4). Après trois heures et demie, de combat, 11 hommes tués et 38 blessés, dont son capitaine, le FOX amène ses couleurs. La JUNON (5) a subi peu de dommage.
Le HMS FOX devient la frégate française : la FOX, frégate réarmée en 32 canons à Rochefort.
Le roi fit peindre le combat pour perpétuer le souvenir des belles actions de la marine française, et il donna une copie de ce tableau au vicomte de Beaumont.
L'original et la copie sont peints par Mr. de Rössel, capitaine de vaisseau. Gilbert Pierre Julien : "Combat naval entre la frégate française "LA JUNON" et la frégate anglaise "LE FOX". 11 septembre 1778
Musée national du château et des Trianon.
Tout commence dans la nuit du du 21 au 22 mars 1779. Des riverains de la côte de Rhuys alertent M. Dutraquet, maire de Sarzeau, qu'une frégate sans pavillon "donnent des coups de canons et débarque de nombreux marins. Le maire, pensant qu'il s'agit d'un raid anglais, prévient Monsieur de Brenugat de Kerveno (5), qui fait ouvrir les magasins des garde-côtes et arme des habitants pour se défendre :
"Hier soir à 9 heures et demye deux particuliers riverains des côtes virent annoncer à M. Dutraquet, procureur du Roy et maire de ville qu’un vaiffeaux sans pavillon tirant beaucoup de canons avait fait avait fait amener deux chaffe-marée ou y déchargeoient beaucoup de monde qui venoit à terre. M. Dutraquet se donna la peine de venir chez moy ou ……etoient. Il fut décidé de faire marcher des habitants, mais comme ces gens n’avoient ny armes, ny munitions je pris le parti que je me flatte que vous ne me désaprouviez par Monseigneur de faire ouvrir le magasin établi à Sarzeau des fusils de garde-côtes et fit prendre des marchandises, des munitions …de poudre, balles de plombs et pierre à fusils bien persuadé que ces munitions seroient payées et que vous voudrez bien prendre un ordre à cet effet..."
(Brenugat se fera rembouser le 9 avril).
Arrivé à la côte, plage de Suscinio, ils découvrent non des ennemis, mais des marins du Roi naufragés qu'il va falloir nourrir, soigner, loger et déplacer. Ils sont plus de deux cents. !
"L'évenement prouva que nous nous étions trompés. mais au moins nos gens ne furent point inutiles. C'étoit la frégate du Roy le FOX qui tant par gros temps que l'ignorance d'un pilote cottier avait touché une roche appellé La Teignouse et avait une forte voie d'eau et sans deux chasse-marée qui sauverent l'équipage à notre côte ou la frégatte est aussi venu s'échouer, un grand doute de pouvoir être délivré..."
La perte fait grand bruit, dès le 23, le lieutenant de l'Amirauté de Vannes se rend, sur place, à la pointe du Beg Lann, pour juger de la situation de la frégate. Son optimisme de pouvoir la rélever ne semble pas être partagé par le capitaine de La Fox, M. de la Haichoix. On sauve les canons, les munitions, les effets, les apparaux. On fait venir de Brest, du matériel de relevage, des pompes et même des charpentiers, mais dés le 1 avril, des voix suggèrent de la faire démolir. On s'acharne pourtant à la besogne : une chatte de Billiers et deux grandes gabares sont employées, on forge sur place "80 crampons de carène.."
Le 6 avril, le lieutenant de l'Amirauté est lui aussi saisi de doutes devant les dégats considérables subit par la coque du navire : "coté babord, on a trouvé 7 à 8 genoux rompus avec un éclat de bordage (7) emporté de 15 à 16 pieds; mais le coté tribord s'est trouvé si cruellement offensé que le bordage dans une longueur de 40 à 50 pieds est enfoncé..." sans parler de la quille éclatée au niveau du brion, la fausse-quille disjointe... . Le coût devient vite déraisonnable.
Pourtant le 9 juin, les travaux continuent. Est-ce le prix que le Roi attache à ce navire qui guide le zèle des sauveteurs ? Ceux-ci font venir de Brest en 30 heures, l'ingénieur M. Segondat (6) et le capitaine de vaisseau M. Le Grain. Ceux-ci constatent qu'il est pratiquement impossible d'y travailler, qu'il faudrait l'amener d'abord en haut de côte et que le navire est en situation désespérée.
Le 28 juin, une nouvelle tentative échoue à cause des mauvaise conditions météorologiques. Devant le risque d'une attaque corsaire sur l'épave, on fait placer sur la côte quatre canons pour la défendre. Les hypothèses pour remorquer la Fox dans l'estuaire de la Vilaine, dans le golfe du Morbihan ou à Belle-Ile sont écartées.
Le 3 juillet 1779, la situation de la frégate n'a pas évolué et les archives n'en disent pas plus....
La frégate a t-elle été vendue et détruite sur place, a t-elle été brulée ou par miracle déséchouée ? Il reste à y aller voir : six de ses canons ont été jetés à la mer au moment de l'échouage.
1. "15 août 1786, Mr. de Haichois, lieutenant de vaiffeau, commandant une corvette sur la côte d'Afrique, s'étant embarqué dans son canot avec un jeune officier & cinq matelots, a péri fur la barre du Sénégal avec eux tous;".
2. Frégate BOSTON, construite à Newburyport, Massachusetts du 3 juin 1776 au 5 mai, 1777. Longueur : 114' 3" baud : 32', déplacement: 514 tons; équipage : 200n hommes. trois-mâts, vitesse : 8.5 noeuds. Armement: 5-12 pound cannon; 19-9 pounders; 2-6 pounders; 4-4 pounders. Second navire du nom.
3. Le vicomte de Beaumont, capitaine de vaisseau commandant la frégate la Junon, rencontra, le 11 septembre 1778, à quarante lieues sud-ouest de l'île d'Ouessant, la frégate anglaise le Fox; il l'attaqua et la combattit pendant trois heures et demie à portée de pistolet. « Lorsqu'elle fut entièrement démâtée et hors d'état de se « défendre davantage, le capitaine Windsor, n'ayant plus « même de pavillon, fit signe avec son chapeau qu'il amenait. Il avait quarante-neuf hommes hors de combat, « et lui-même était grièvement blessé au bras ; la frégate française n'eut que quatre hommes tués et quinze blessés.» (Annales maritimes et coloniales, par M. Bajot, t. II, p. 195.)
4. Beaumont (Antoine-François, vicomte De), chef de division des armées navales, né au château de la Boque, en Périgord, le 3 mai 1755. Mr.de Beaumont est mort à Toulouse, le 15 septembre 1805, laissant après lui la réputation d'un véritable chevalier français, et d'un des plus habiles marins du dernier siècle..
"Du 2 octobre. Lue lettre de Baltimore à AI. Franklin, apportée par une corvette partie de Chesapeake, confirme la victoire remportée par le comte d'Estaing sur l'escadre de l'amiral Byron, dont deux vaisseaux ont été coulés à fond, trois pris, et le reste fort maltraité et dispersé. Le fameux Beaumarchais a aussi reçu avis de cette même nouvelle par une lettre qu'il a apportée ici, et laquelle commence par ces mots : Byron est anéanti, etc.) ? Toutefois, M. de Sartine garde le silence. M. de Beaumont, commandant de la frégate la Junon, et qui a pris le Fox après neuf heures de combat, est venu ici pour être présenté au Roi, qui l'a nommé capitaine de vaisseau. Il est allé ensuite chez son oncle l'archevêque, où l'habile frère Côme doit lui faire l'opération cruelle de la pierre…On croit que l'escadre de Brest remettra en mer vers le 15… Marie Antoinette.
5. René Brénugat de Kervéno, seigneur de Rhuys, sénéchal du Roy.
6. Segondat, ingénieur, sous commissaire à la marine, auteur de nombreux livres dont "le traité de la mesure des bois,contenant le tarif de la réduction des bois équarris en pieds cubes"
7. "prefque tous les navires doublés que nous leur avons pris, avoient leur doublage appliqué immédiatement contre le franc-bord , qui étoit feulement recouvert de peinture. La frégate le Fox avoit cependant de la toile : mais cette toile étoit très-fine. La feule raifon qui nous empêche d'adopter ce procédé ( de mettre le doublâge immédiatement (sur le franc-bord) , n'eft autre chofe que le defir de mettre les têtes des chevilles & des clous à l'abri de l'impreffion de verd-de-gris ; mais les mêmes anglois nous ont encore indiqué un moyen bien fimple, de remplir cet objet fans corps intermédiaire ; leur frégate la Minerve, qui a été réparée à Rochefort en 1781 , étoit doublée fur peinture ; chaque tête de chevilles & de clous, étoit recouverte d'une plaque de plomb très-mince , & femblable à celui dont on fait, en Chine , des boîtes à thé ; par deflus ce plomb il- y avoit un petit morceau de toile très-fine ; on n'a pu reconnoitre quel étoit le mordant qu'on avoit employé , pour faire adhérer cette plaque de plomb & ce morceau de toile : mais il n'eft pas bien difficile d'y fuppléer."