Le Vapeur à aubes, Eagle III comparable au Comtesse de Flandre
(photo Paddle Steamer Picture Gallery)
Comtesse de Flandre, paquebot à aubes, construit en 1870 par John Cockerill & Co.à Kattendyk Dock, Anvers (yard 158).
C'est un petit navire à passagers de 61 mètres de long par 7.5 mètres de large (200 x 24.8 x 7.3). Il jauge 419 tonnes et il est propulsé par une machine oscillante à aubes de 1.550 I.H.P. qui lui permet une vitesse impressionante de 16 noeuds. Il est affecté à la ligne Ostende-Douvres par la Marine Marchande de l’Etat belge (1).
L'abordage selon les gravures d'époque |
La Comtesse-de-Flandres avait quitté Ostende à dix heures quinze, vendredi matin, avec vingt passagers et sept sacs de dépêches. La Princesse-Henriette (2), paquebot plus grand et plus rapide que la Comtesse-de-Flandre, était parti de Douvres à midi avec quinze passagers. Le temps était brumeux, mais pas assez pour entraver sérieusement la navigation si toutes les précautions avaient été prises.
Vers une heure quarante-cinq, près du phare flottant français de Ruytjngen, à la hauteur de Dunkerque, les officiers de la Comtesse-de-Flandre aperçurent la Princesse-Henriette à travers le brouillard. La collision se produisait avant même que l'on pût faire la moindre manœuvre pour l'éviter. La Comtesse-de-Flandre coulait immédiatement.
La catastrophe a été si soudaine que l'équipage et les passagers se débattaient dans l'eau avant même d'avoir le temps de se rendre exactement compte de ce qui s'était passé. Le capitaine et le premier-maître, qui se trouvaient sur le pont au- dessus du générateur qui a fait explosion, ont sauté. Le capitaine de la Princesse-Henriette, son navire n'ayant pas éprouvé d'avaries graves, fit mettre immédiatement des embarcations à la mer, et l'on put sauver plusieurs des naufragés.
Après avoir attendu quelque temps, le capitaine de la Princesse-Henriette prit à la remorque la Comtesse-de-Flandre, dont l'arrière surnageait encore, et rentra à Ostende, où il arrivait le samedi ma tin à une heure et demie. Avant d'entrer dans le port, il avait confié l'épave du malheureux paquebot naufragé à un remorqueur, mais celui-ci ne put l'amener jusqu'au port, la Comtesse-de-Flandre coulait définitivement quelque instants après.
On dit que les signaux échangés à la hâte auraient été mal compris de part et d'autre. Suivant une autre version, les deux navires auraient évolué dans le même sens pour éviter la chaloupe n° 287 de Gravelines, qui rentrait au port, et c'est au cours de cette manœuvre que le choc se serait produit.
Le capitaine et le second ont péri, ainsi que quatre passagers (MM. Théodule Castel, Henri Algernau, Laurent Gooffens, d'Anvers et Creutzen, de Liège) et dix matelots. Parmi les personnes qui ont échappé au naufrage se trouvaient le prince Napoléon (3) et le baron Brunet (4), son secrétaire. Le prince est légèrement blessé au front. Son domestique, le nommé Théodule Castel, a été repêché, à demi-noyé. Il est mort quelque temps après. Son corps a été rapporté à Ostende. On a repêché une malle qui contenait des valeurs appartenant au prince Jérôme.
"Il y a quelques jours M. le baron Brunet était mandé à Frangins, résidence habituelle du prince Napoléon. M. le baron Brunet, ancien capitaine de frégate, habite d'ordinaire Paris, et il est conseiller général des Côtes-du-Nord. Il a occupé auprès de la princesse Clotilde les fonctions de chambellan; c'est lui qui, dans la journée du 4 septembre, l'a accompagnée à son départ du Palais-Royal pour l'Italie. Lorsque le prince Napoléon entreprend un voyage diplomatique soit il la cour de Savoie, soit en Angleterre auprès de l'impératrice, c'est le baron Bru net qui lui sert d'aide de camp. Au contraire, si le prince fait une excursion ayant un simple objet politique, il se fait accompagner par M. Lengié s'il voyage pour quelque étude scientifique, il a pour compagnon M. Georges Poignant.Prince Napoléon Jérôme, par Nadar. |
Yacht, la Reine-Hortense |
1. Marine Marchande de l’Etat : En 1862 la Marine Royale belge est renommée "Marine d'Etat", le gouvernement renonce ainsi à une marine militaire en Belgique et la remplace par la Marine Marchande de l’Etat.
2. Princesse Henriette : Vapeur à aubes, construit en 1883, par John Cockerill & Co.à Hoboken (yard 253). Jauge 965 tonnes. Vendu en 1900 à Emil R. Retzlaff, il prend le nom de DORA RETZLAFF. Il naufrage le 9 février 1904 à 66nm NE du Cap Vilano.
3. Napoléon Joseph Charles Jérôme BONAPARTE, Prince NAPOLÉON 1822-1891 : Né le 9 septembre 1822 à Trieste, décédé le 17 mars 1891à Rome. Sa position de fils cadet du dernier frère de Napoléon Ier ne prédisposait pas le petit prince, à devenir un jour le chef de la famille impériale. La destinée allait en décider autrement. Second fils et troisième enfant de Jérôme, ex-roi de Westphalie et de Catherine de Wurtemberg, Napoléon Joseph Charles Paul voit le jour au plus sombre moment de l'existence des Bonaparte, toujours pourchassés à travers l'Europe, même après la mort de Napoléon. L'enfant est intelligent, il va être confié à un précepteur compétent, Enrico Mayer. Outre le français et l'italien, le prince parlera couramment l'anglais et l'allemand et son esprit sera ouvert aussi bien aux disciplines scientifiques qu'à la littérature et à l'histoire.
Après la mort de sa mère, en 1835, il effectue un séjour de près d'un an à Arenenberg, chez sa tante la reine Hortense et c'est son cousin germain, Louis-Napoléon, qui parachève son instruction. Sur les conseils de son oncle maternel Guillaume Ier, roi de Wurtemberg, il est alors inscrit à l'école militaire de Ludwigsbourg d'où il sort sous-lieutenant, premier de sa promotion, pour signer un engagement au régiment des Guides. Au lendemain de la révolution de février 1848, le prince est élu député à la Constituante par le département de Corse et devient, à 26 ans, le plus jeune représentant du peuple. L'année suivante, c'est la Sarthe qui l'envoie à l'Assemblée législative. Le prince-président lui confie alors l'ambassade de Madrid, mais il sera de retour à Paris au moment du coup d'Etat.
L'Empire rétabli, il signe Napoléon (Jérôme) pour se différencier de son cousin. Devenu seul dynaste après son père, il le restera jusqu'à la naissance du prince impérial le 16 mars 1856. Napoléon III le nomme sénateur, mais lors de la campagne de Crimée, il demande à servir, sous le maréchal de Saint-Arnaud, à la tête d'une division. Nommé président de l'exposition universelle qui doit se tenir à Paris en 1855, traitant personnellement les problèmes, il va mettre à profit ses dons d'organisateur. Le prince Napoléon effectue ensuite des voyages d'étude, à la demande de l'empereur qui a une grande confiance en son jugement, en 1856 et 1857, dans les mers polaires et jusqu'au Groenland, puis en Pologne et en Prusse pour servir de médiateur dans un litige qui oppose ce pays à la Suisse au sujet de Neuchâtel. Le 24 juin 1858, on crée pour lui le ministère de l'Algérie et des colonies. Il démissionne le 8 mars 1859. Entre-temps, conséquence de l'entrevue de Plombières entre Napoléon III et le comte de Cavour, il contracte, le 30 janvier 1859, un mariage dynastique avec la fille du roi de Sardaigne, Victor-Emmanuel II, la princesse Marie-Clotilde de Savoie. De cette union de convenance allaient naître trois enfants, Victor en 1862, Louis en 1864 et Marie-Laetitia en 1866. Après la mort de son père, en 1860, ayant à plusieurs reprises manifesté ouvertement au Sénat son opposition à la politique de son cousin, le prince Napoléon est écarté des affaires. Au retour d'un voyage aux Etats-Unis, il se voit confier la publication de la correspondance de Napoléon Ier, trente-deux volumes qui constituent un monument insigne à la mémoire de l'empereur. En 1870, ayant accompagné son cousin au front, dès la chute de l'Empire il se retire dans son domaine de Prangins, sur le bord du lac Léman, où il a fait construire une élégante villa.
Napoléon III mort, le problème de la minorité du prince impérial l'opposa à l'impératrice. Mais la mort du prince impérial, le 1er juin 1879, allait faire de lui le prétendant bonapartiste jusqu'à ce qu'un groupe important de partisans récalcitrants l'oppose, à son tour, à son fils aîné. Gambetta mort, le 16 janvier 1883, il croit le moment opportun pour faire afficher à Paris une proclamation. Le gouvernement le fait arrêter le jour même et interner à la Conciergerie. L'impératrice Eugénie n'hésite pas à traverser la Manche et à intervenir auprès d'anciens amis pour le faire libérer. Frappé en 1886 par la loi d'exil qui l'expulse de France, séparé de sa femme, recluse dans son château de Moncalieri, le prince Napoléon mourut, au cours d'un séjour qu'il faisait à Rome, le 17 mars 1891. (source GeneaNet)
4. Jules Adolphe BRUNET : Né le 2 mai 1831 à Auneau 28, décédé le 23 mai 1911 à Paris. Officier de marine de 1852 à 1872 (Crimée, siège de Paris) Receveur des Finances à Loches de 1875 à 1879. Conseiller général du Calvados de 1885 à 1911. Membre du Jockey-Club Officier d'ordonnance, puis chambellan du prince Jérôme Napoléon et de la princesse Clotilde. Chevalier d'honneur de la princesse Clotilde de Savoie, fille du roi d'Italie Victor Emmanuel II . Anobli par lettres patentes de Victor-Emmanuel II (titre transmissible de mâle en mâle, en ligne directe, par ordre de primogéniture. Entre dans la Marine en 1847, aspirant le 1er août 1849, , puis enseigne de vaisseau le 25 mars 1854 et lieutenant de vaisseau le 26 août 1861. Chevalier de la Légion d'Honneur, le 31 décembre 1863. Au 1er janvier 1869, Officier d'ordonnance de S.A.I. le Prince NAPOLÉON.