Le Carl Bech à quai (Photo Norsk Sjofartsmuseum)
CARL BECH, trois-mâts carré, construit en 1876 à Liverpool par T. Royden & Son, et lancé en août 1876, sous le nom de FLINTSHIRE pour l'armement J. Hughes & Co, Menai Bridge.
Le Carl Bech est vendu en 1903 et devient l'une des 40 unités de l'armement norvégien A/S Carl Bech (Alexander Bech) à Tvedestrand. Il mesure 68 mètres de long pour 11 de large (224.1 x 36.8 x 21.9 pieds) et jauge 1273 tonneaux.
Cahier de classe de l'élève Jules Vermillard,
témoin du naufrage. (Maison du Patrimoine Quiberon)
Parti de Lobos de Afuera au Pérou, le 10 septembre 1911 avec un cahargement de guano, à destination de Nantes, il double le cap Horn et atteint les côtes bretonnes après 12 semaines de navigation.
La tempête y fait rage. A la cape depuis la pointe de Bretagne, le Carl Bech talonne sur les hauts-fonds des Birvideaux, où il perd son safran.
Désormais à la dérive, il tente une manoeuvre désespérée à l'approche de Port Maria en Quiberon, où il mouille ses deux ancres. Sous la puissance des éléments, les chaînes ne tardent pas à se briser.
Totalement désemparé, le Carl Bech est drossé sur les roches de la basse Saint-Clément devant la pointe de Beg er Vil où il échoue à 600 mètres de la côte.
Les Quiberonnais assitent, impuissants, à son agonie. Les marins norvégiens se sont réfugiés dans les haubans pour échapper aux déferlantes qui balayent le pont. Rien ne peut être tenté, les conditions de mer interdisent au canot de sauvetage, le Georges et Marie Copin, de sortir.
Dans les semaines qui suivront, la mer rendra les corps des malheureux. Sept cadavres retrouvés sur la presqu'île seront exposés à l'école des Soeurs, le Gougne, (actuellement le musée de Quiberon), où la population viendra se recueillir. Ils seront inhumés au cimetière de Quiberon à côté de l'ancien reliquaire où une plaque fut apposée en leur mémoire.
Dessin du naufrage, fait par Ants Lepson (Maison du Patrimoine Quiberon)
Il faudra aller au musée de Quiberon, admirer les objets remontés par Elie Coantic et Gildas Gouarin, dont la cloche du navire.
Les recherches menées par Elie Coantic, passionné de plongée et d'histoire maritime, auront permis de mettre un nom sur les actes de décès qui portaient tous la mention "inconnu".
En 1996, sous l'impulsion du commandant Martinie, une stèle "En hommage à ces marins et à tous les péris en mer" est érigée devant les lieux du drame, par la municipalité de Quiberon et l'ambassade de Norvège.
Chaque 21 décembre à 11h00, une cérémonie commémorative se déroule à la stèle, au cours de laquelle la cloche du Carl Bech sonne à l'évocation des noms de chacune des victimes, et en mémoire de tous les péris en mer. Les vestiges du naufrage sont aujourd'hui exposés au Musée de Quiberon.
La cloche du Carl Bech découverte en 1998 par E. Coantic et G.Gouarin (Photos C. Rabault) |
Cérémonie commémorative à Beg er Vil De g à d : Line Meunier, norvégienne, Elie Coantic, et Birger Tjostolfsen, petit-fils du charpentier du Carl Bech |
"Le naufrage d'un trois-mâts à Quiberon". Elie Coantic. A compte d'auteur.1982.
"En Souvenir du Carl Bech", Le Guerrannic Anita, Ste Ecrivains, mai 2007). Pour réaliser son ouvrage, l'auteur s'est appuyé sur le livre d'Élie Coantic. Les renseignements qu'elle a glanés au musée lui ont également été précieux
Le Carl Bech