SS WAR FIVE
"Pour remplacer les pertes de navires durant la Première Guerre Mondiale le gouvernement anglais décide en décembre 1916 un vaste programme de constructions neuves standardisées en quelques types faciles et rapides à réaliser. 800 commandes sont placées en Grande Bretagne, Canada, Usa et Japon, dont les noms sont précédés du préfixe WAR. D'importantes commandes sont passées aux chantiers britanniques ainsi qu'aux USA, au Canada et au Japon. Au départ 6 types de navires sont définis en fait 20 types seront construits et de plus chaque chantier aura plusieurs types à construire... La mise en route du programme sera longue les chantiers étant déjà saturés. A l'armistice 258 navires avaient été livrés, 88 commandes annulées et 284 attribués aux armements privés. La vente de ces navires fut réglée grâce à l'intervention du président, Lord Inschape , de la P.&O. et de la British India Steam Navigation Company qui acheta la flotte en bloc pour en gérer la revente. La guerre terminée, la marine marchande Française se retrouve dans une situation assez catastrophique les chantiers navals du pays ayant été transformés pour la production de matériel d'armement pour l'armée. En novembre 1918 l'accord Clémenceau-Maclay permettait de recevoir 500.000 tonnes de navires Britannique, les transferts commencèrent à partir de 1919."
Source UIM.marine
Cargo type D
Le CABOURG est l'un de ces cargos. C'est un cargo de type D (Dry cargo ships), n° officiel 142591, lancé le 30 mai 1918 sous le nom de WAR FIFE par les chantiers Austin S. P. & Son Ltd., (yard 296) pour le Shipping Controller. C'est un cargo de 87,17 x 12,77 x 5,66 mètres pour une jauge brut de 2362 tonneaux, jauge nette de 1262 tonneaux. Il est propulsé par une machine à triple expension (25", 41" & 68"-45"), fabriquée par Central Marine Engineering Works à West Hartlepool de 410 NHP lui donnant une vitesse de 11 noeuds.
Il est géré par MacAndrews & Co., puis il est vendu d'abord à la Société Transocéanique de Transports, d'Anvers (R. van Hemelryck), en 1919 et il est renommé SIERRA MADRE. Puis, en 1925, il est acheté par la Maritime Nationale française (1) et prend le nom de CABOURG. Il est immatriculé au Havre. Il est destiné au transport du charbon anglais pour la Société Les Chemins de Fer de l'Etat Français (Société Maritime Nationale).
Titre de L'Ouest-Eclair (29/01/1939)
"Le vapeur Cabourg part de Caen le vendredi 20 janvier pour Nantes avec un chargement de charbon. Ce navire, monté par vingt-sept hommes d'équipage, sous les ordres du capitaine Jamet aurait dû arriver à Nantes le mardi 24 ou le mercredi 25 janvier (2). Le dernier message du cargo fut capté dimanche, par Radio-Ouessant, alors que la tempête faisait rage.
Deux morceaux de panneaux de cale sont été trouvés à Molène, sans qu'on pût affirmer qu'ils proviennent du Cabourg. Mais le sort tragique du bateau ne semble, hélas ! Plus faire de doutes, car l'on vient de découvrir sur notre côte de Bréhat à Binic des épaves qui ne laissent plus d'espoir.
A Bréhat, sur la côte nord de l'île, on a recueilli des débris d'ailleurs en fort mauvais état de panneaux de cale et de baleinières, sans pouvoir les identifier. Par contre, à Saint-Quay-Portrieux, le doute n'est plus permis : vers 9 heures, la mer en se retirant a laissé des bouées de sauvetage marquées "Cabourg-Le Havre".
Deux autres bouées déchirées, portant les mêmes indications, des débris de bois de cabines, des panneaux de cale et un extincteur d'incendie ont également été relevés. Ces épaves sont déposées au bureau de la Douane.
Le remorqueur de haute mer "Hippopotame", appareille le 27 janvier à 6 heures, avec la mission de rechercher tous renseignements concernant le vapeur Cabourg qui se trouvait le dimanche 22 janvier, vers 14 h 15 entre les Casquets et Ouessant, faisant route de Caen vers Nantes.
Le Cabourg effectuant son premier ravitaillement, le 26 mars 1930 (Photo Alain Gourret)
L'Hippopotame avait reçu des instructions pour effectuer ses recherches en passant à six milles au nord d'Ouessant et en faisant ensuite route en direction des Casquets, jusqu'au méridien de l'île de Batz. D'autre part, également sur ordre de la Préfecture Maritime, deux hydravions de la base de Brest, l'aviso Suippe et le chalutier armé Austral, effectuent de leur côté des recherches en Manche.
Malheureusement, à la fin de la matinée, on apprenait que des épaves diverses provenant du Cabourg et une bouée d'un vapeur italien qu'on croit être le Georgios-Ohlsen, du port de Gênes, avaient été découverts dans la région de Saint-Quay-Portrieux et de Plouha. Des débris du bateau ont également été trouvés sur la plage des Rosaires près de Saint-Brieuc. Le 29 janvier au matin, à la marée montante, on trouve sur la côte, à Saint-Quay-Portrieux, un oreiller brodé qui appartenait au capitaine du Cabourg.
Mais la mer n'a pas encore rejeté de cadavres. Les recherches demeureront vaines.
La perte du CABOURG fera 27 victimes.
Un service à la mémoire des vingt-sept naufragés du "Cabourg" sera célébré à Saint-Quay-Portrieux, le 27 février 1939... (voir l'éloge funèbre).
Camart François |
Michel Eugène |
Lemoine Henri |
Jamet Jean-Baptiste |
Gourret Marcel |
Michel Eugène, |
|
|||||
Haut, de G à D : François Tocquet, Carral Denis, Niger Joachim |
Marcel Hidrio, |
Quelavoine François |
1. Société Maritime Nationale : 1916 : Création pour gérer la flotte de l'état. 1930-1936 : Continuité territoriale avec la Corse. 1939 : 7 navires. 1957 : 4 navires. 1960 : 6 navires
2. L'Ouest-Eclair (29/01/1939) : Port de NANTES - navires attendus : Omphale, Sarastone, Hemminge, Cabourg, Frisia, Pénerf, Saumur,. Cantal, Grandlieu, Pass of Malmata, Skienfjord Lind, Argo, Sysla, Krossfoun, Kakoulima.
SS Cabourg (Photo Alain Gourret)