Le Babin-Chevaye sous voiles
Trois-mâts barque, type AMIRAL COURBET, lancé le 16 octobre 1901 à Chantenay au Chantier Nantais de Construction (yard 21). Sa marraine était Madame Bureau, née Babin-Chevaye, épouse de l'un des armateurs et fille de l'ancien propriétaire des ateliers et chantiers de la Loire
Il est mis en service en novembre 1901 par ses armateurs Bureau frères & Baillergeau, de Nantes (1). Il jauge 2297 brt, pour des dimensions de 84,7 x 12,26 x 6,89 m et un tirant d'eau de 6,20 m.
Hache de lancement (Musée des Salorges, Nantes)
Parti d'Antofagasta en direction de son port d'attache, avec un chargement de 3000 tonnes de salpêtre, sous le commandement du capitaine Emile BOURGE, il est arraisonné et coulé au canon , par le U 93 qui rentre à sa base : "Le 14 Janvier 1918, le BABIN CHEVAYE (2), chargé de 3000 tonnes de salpêtre, fut intercepté par un U-boot à 30 milles au SW de Penmarch. Il venait de faire 138 jours de mer et arrivait presque en vue de sa destination. La veille, il avait croisé le vapeur Saint Louis qui lui avait signalé la présence de plusieurs sous-marins.
A 07h40 du matin, un sous-marin fit surface et tira un obus qui passa entre le grand mât et la misaine, puis encadra le trois-mâts de plusieurs autres coups. Le capitaine Bourge mit en panne et fit embarquer ses hommes dans les baleinières. Se rapprochant, le sous-marin envoya des marins allemands avec des explosifs ; ils se firent accompagner par le capitaine Bourge. A 09h30, le navire sauta et coula en 30 secondes. Il n'y eu aucune victime.
Les embarcations se perdirent de vue car il ventait grand frais. Celle du capitaine arriva en vue de la Pointe des Poulains en Belle-Ile, et atterrit à Portivy (Quiberon). Celle du second fit route sur le feu de Penmarch et croisa le torpilleur TROMBLON (voir fiche de ce torpilleur) qui ramena tout le monde à Port Haliguen.
Le Babin-Chevaye
1. Lacroix Louis.1879-1965 : écrivain, Officier du mérite maritime chevalier légion d'honneur. D'une famille de marins, il va embarquer à sa sortie du collège sur un voilier long-courrier et va naviguer jusqu'à son service militaire Ensuite ce sera un embarquement sur la Duchesse-Anne, puis capitaine au long cours, il commandera le Marechal de Gontaut, le Babin-Chevaye.
2. C'est Léon BUREAU qui soumit au gouvernement, le projet de prime à la navigation qui serait accordé aux voiliers de commmerce à la condition expresse qu'ils soient équipés d'une coque en acier. De 1893 jusqu'en 1903, ce fut la frénésie de construction des grands voiliers de 3 et 4 mats à coque d'acier (plus de 200 en 5 ans).
3. BABIN-CHEVAYE (Jean, MARIE, CAMILLE, EMMANUEL), né le 3 avril 1863, à Nantes (Loire-Inférieure), mort le 11 septembre 1936, à Sainte Anne sur Vilaine (Ille-et-Vilaine), Sénateur de la Loire-Inférieure de 1920 à 1936. Jean Babin-Chevaye appartenait à la bourgeoisie industrielle nantaise. Ingénieur des Arts et Manufactures, il fit toute sa carrière à Nantes, où il créa une grande entreprise de fonderie et de constructions mécaniques. Juge, puis Président du Tribunal de commerce, il fonda en outre plusieurs oeuvres sociales, telles qu'une école d'apprentissage appliquée à l'Industrie et une Société de secours mutuels. La guerre de 1914-1918 le frappa cruellement en lui coûtant un de ses fils et ses deux gendres, et c'est par l'estime et la sympathie dont il était entouré qu'il fut porté à la vie publique alors que jusque-là il n'avait sollicité aucun mandat. Il fut élu pour la première fois sénateur au renouvellement partiel du 11 janvier 1920