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Date de mise à jour : 30/10/2017 (60 nouvelles épaves, 41 mises à jour)

CAPITAINE MAURICE EUGENE
Ex WESTMINSTER (1937)

Cargo (1921-1940)

Pavillon des Les cargos Algériens S.A.

Ar-Men, Sein
Voie d'eau, le 19 juin 1940

Capitaine Maurice Eugene
SS Maurice-Eugène

Caractéristiques

Cargo lancé en septembre 1921 sous le nom de CAPITAINE MAURICE EUGENE, par les Ateliers et Chantiers du Sud-Ouest (ACSO) (1), à Bordeaux (Yard N° 24) pour le Gouvernement français. C'est un gros cargo de 117.6 x 15.9 mètres (386 x 52,2 x 28,3 pieds), jaugeant 4945 tonnes en brut et 4140 en net. Il est propulsé par une machine triple expansion (26", 42" & 70" x 48") fabriquée par J. G. Kincaird & Co. à Greenock) lui donnant NHP sur une hélice. Sa vitesse de croisère est de 11 noeuds.

Il est vendu en 1934 à la Minster SS Co., (Mitchel Cotts & Co. Malte), il prend le nom de WESMINSTER et passe sous pavillon britannique avant de revenir, en 1937, sous pavillon français pour Les cargos Algériens S.A, port d'attache Alger. Il reprend alors son nom de baptème, CAPITAINE MAURICE EUGENE.

Le naufrage

Capitaine Maurice Eugene
SS Westminster

Le CAPITAINE MAURICE EUGENE quitte Brest dans ce convoi, avec 39 hommes d'équipage, sous le feu de la Luftwaffe. Vers 21h, son capitaine annonce au commandant de l'aviso ELAN (2), patrouilleur du convoi, qu'il y a une importante voie d'eau à bord. Dans la précipitation, lors des manœuvres à Brest, le CAPITAINE MAURICE EUGENE a été abordé par un autre batiment. Il a un trou de 30cm au ras de la flottaison.

Après avoir essayer de colmater la brêche, le navire est abandonné et son équipage récupéré. Il est 22h20, le CAPITAINE MAURICE EUGENE coule doucement. Les nombreuses barriques de vin qu'il a dans ses cales maintiennent le navire à flot jusqu'au 26 juin. Puis il vient s'échouer sur Ar Vaz Wenn dans la chaussée de Sein. Le vent et la houle l'arrache de sa position et il repose désormais à deux milles dans le 71° de la roche.
Deux autres navires seront victimes d'une mine, suite à l'attaque aérienne allemande du 18 juin :
- Le remorqueur PROVENCAL (3)
- Un aviso Le VAUQUOIS (850 tonnes) (4)

A l'aube du mercredi,19 juin 1940, la 5e division Panzer occupe Crozon et les régions environnantes. Les premières troupes allemandes entrent à Brest, à 21 heures 30 et désarment immédiatement les troupes françaises. Deux navires britanniques, le cargo de 3554 tonnes DIDO (5) qui a été endommagé et un plus petit de 279 tonnes, le LUFFWORTH qui n'ont pu s'échapper à temps, tombent sous le contrôle allemand.

Pendant longtemps on a cru que cette épave reposait dans la région de Brest. Les habitants de Sein qui avaient vu passer cette épave encore flottante l'ont suivie et constaté le naufrage. Dans les jours qui ont suivi de nombreuses barriques sont arrivée par la mer. Plusieurs ont été remontées à terre et mises en perce. On imagine les conséquences dans cette période de pénuries. Quand les barriques de 400 litres ont été vides, les enfants s'en sont fait des cabanes et rentraient à la maison en titubant à cause des vapeurs d'alcool.

Le bateau repose sur un fond de sable entre 62 et 72 mêtres, la proue orientée au sud. Le chateau repose sur l'avant tribord.La plongée se fait en morte eaux, 30 minutes avant la marée basse d'Audierne.

 

Position

Position de l'épave

Zone : Iroise - 480430
Latitude : 48° 04.383 N - Longitude : 004° 58.641 W

 

Notes

1. Etablissement en 1836, du chantier naval Chaigneau et Bichon. Reprise de l'affaire en 1882, par les Ets Schneider qui fondent la S.A. Chantiers et Ateliers de la Gironde, spécialisée dans la construction de navires de guerre pour la Marine nationale. Extensions vers 1913 des ateliers de construction des navires marchands et des chalands pétroliers. Participant à l'effort de guerre, une fonderie de cuivre est établie temporairement en 1915, pour fabriquer des douilles d'obus. Après un dépôt de bilan en 1927, les Forges et Chantiers de la Gironde se portent acquéreurs de l'entreprise en 1929. D'importantes difficultés financières entraînent divers rachats successifs : en 1959, par les " Ateliers et Chantiers de Dunkerque et Bordeaux ", puis en 1968, par les " Constructions industrielles et navales de Bordeaux ". N'ayant pas obtenu le soutien de l'Etat, les portes des chantiers se ferment définitivement en 1970 et tout le matériel est vendu. Une partie du site désaffecté est occupée, à partir de 1973, par William Pitters qui installe ses unités d'embouteillage et de négoce de vins et spiritueux : rénovation des façades et construction des bureaux. Certains ateliers abritent les activités de la Sté Meneret qui pratique le négoce des bois français et tropicaux. Des bâtiments sont occupés, entre 1979 et 1985, par les Ateliers et Chantiers du Sud-Ouest (A.C.S.O.)

2. ELAN : Aviso dragueur de 640 tonnes, lancé en 1938. N° de coque F748

3. PROVENCAL : Remorqueur type Barfleur de 330 tonnes, construit en Allemagne en 1930, ex R12. Il saute sur une mine en rade de Brest, le 18 juin 1940.

4. VAUQUOIS : Construit par les Ateliers et Chantiers de la Loire de Saint Nazaire en 1919. Aviso dimensions: 72 x 8,7 x 3,1 m. moteurs : 2-shaft Parson geared turbines, 2 chaudières Du Temple, 5000 shp; Armament: 2 x 14,5 cm or 2x 13,8 cm; 1x 7,5 cm guns; 4 MG; DCT; 20 DC. Equipage : 4 officiers; 99 hommes. "Témoignage de Monsieur Edouard Guezennec, second maître électricien embarqué à bord de la "SUIPPE" : Mon bâtiment précédait le "VAUQUOIS". Tout a été très vite après l'explosion ; de la partie centrale du navire qui comprenait : la passerelle de commandement, la chaufferie et la machine, il ne restait plus rien ! tout s'était volatilisé. Il restait deux blocs séparés, l'avant et l'arrière qui sombrèrent après quelques minutes". Les rares survivants sont recueillis par le canot du Conquet le Nalie Léon Drouin. Ce fut sa dernière sortie.Position de l'épave du VAUQUOIS : 48° 22, 4412 N et 004° 49, 0845 W (WGS 84)

5. S/S DIDO : 3554 brt, lancé le 27 septembre 1920, par Dunlop, Bremner, à Inch Yard pour l'armement Ellerman's Wilson. 95.7 x 13.8 mètres. Saisi par les allemands en 1940 et renommé DORPAT. Après guerre, en 1949, devient le LEILA propriété de R.W. Rostedt. Il sera détruit à Mathildedal le 20 novembre 1963.

le SS DIDO

Aviso Le Vauquois

S/S DIDO

Aviso LE VAUQUOIS

Sources

"The World's Merchant Fleets, 1939", Roger Jordan ; Miramar Ship Index, R.B.Haworth, Wellington, New Zealand, 2006 ; The National Archives, Kew (ADM 199/2184/58) ; Navires & Marine Marchande (n°13 octobre 2002) ; Musée maritime fluvial et portuaire de Rouen (Fond Worms, Cargos Algériens) ; Mémoire de Seine n°13 (1992) ; "Les cargos algériens (1922 - 1992)", Hans Petersen ; "Répertoire des navires de guerre français", J. Vichot ; "Verluster deutscher handelsschiffe 1939-1945" von Urs Heßling ;